Un édifice exceptionnellement préservé
Construit à partir du Ier siècle après J.-C., le complexe thermal de Badenweiler a connu au moins six phases de développement. Il comptait dès l’origine deux bassins, des salles de repos, des vestiaires, un laconicum (salle de sudation) et un frigidarium (bassin d’eau froide). L’hypocauste, ancêtre de notre chauffage au sol, y est encore partiellement visible.
Architecturalement unique et fonctionnel
Sa disposition en deux parties symétriques — probablement alors séparées selon le genre — est une caractéristique rare dans l’architecture thermale romaine, témoignant du raffinement et de l’ingénierie avancée de l’époque. De plus, la qualité des revêtements en calcaire poli et des systèmes de drainage creusés dans le sol traduisent un soin exceptionnel apporté à la construction.
Une renaissance protégée
Redécouvert en 1784 grâce à l’initiative du margrave Carl Friedrich von Baden, le site a d’abord servi d’écurie avant que des restaurations ne lui redonnent sa valeur patrimoniale. Depuis 2001, il est protégé sous une verrière primée (1 725 vitrages) conçue par le bureau Schlaich, Bergermann und Partner. Les visiteurs accédant aux ruines peuvent également suivre une exposition permanente et une présentation audiovisuelle multilingue qui restituent l’usage et la culture du bain romain.
Une richesse culturelle intangible
Le complexe était dédié à la déesse de la forêt et de la chasse, Diana Abnoba, comme en témoignent les inscriptions retrouvées lors des fouilles. Les fouilles ont également révélé des traces d’utilisation du site jusqu’au IXe siècle, indiquant sa continuité partielle jusqu’au haut Moyen Âge.